lundi 14 mars 2011

Une apres midi a Khayelitsha





Hier apres midi, mon coloc norvegien et moi avons fait des crepes pour amener a la famille que nous visitons regulierement a Khayelitsha. C etait super sympa, on a chante et danse :)

Ci dessous une video ou Xoleloi et sa grand mere me montrent une des danses du choeur qu ils font a l Eglise. Bon je suis pas tres a l aise mais la video est marrante :) (la grand mere etait tellement contente qu elle se leve pour m embrasser a la fin!).

Sur l autre video vous pouvez voir a quoi ressemblent les clicks de la langue Xhosa, c est impressionant!




mercredi 9 mars 2011

District 6 - La restitution de 44 maisons par le président Jacob Zuma

La rue Richmond du District 6, avant et après le Group Areas Act.


L’une des plus importantes lois mises en places sous le régime de l’Apartheid est le « Group Areas Act » de 1950.
La décision fut prise que, partout dans le pays, chaque zone serait délimitée par race. Tel quartier serait classé « blanc », « coloured » ou « noir ».
A Cape Town et partout, cela eu pour conséquences des milliers de déplacements forcés, de familles expulsées de leurs maisons et de leurs quartiers, et repoussées dans les nouvelles zones. Aujourd’hui encore, les conséquences du Group Areas Act sont visibles. Les townships noirs sont Langa, Nyanga, Guguletu et Khayelitsha. Les townships coloured sont Mitchell’s Plain, Heideveld ou Kensington. Pas de mélange.

Le quartier le plus célèbre est le fameux District 6. Autrefois grouillant d’animation et de gens de tous horizons, c’est aujourd’hui un terrain vague avec quelques immeubles, rebaptisée Zonnebloem.


Le 11 février (anniversaire de la libération de Nelson Mandela), le « Second Homecoming » prit place. 44 maisons furent restituées par le président sud-africain Jacob Zuma aux familles qui en furent chassées dans les années 1960.

Extrait du Discours de Jacob Zuma, 11 février 2011
Vibrant multi-racial and multi-cultural communities were destroyed overnight to keep alive the dogmatic utopia of a segregated society. In the process, thousands of lives were changed irrevocably.
Communities and families were torn apart. Loved ones separated from each other. Homes and hearths were bulldozed.
This was done just because such societies disproved the theory that separateness was the natural order of things.


La cérémonie était au cœur de District 6, à côté d’une Eglise, seul monument (avec la mosquée) qui restent de ce qu’était District 6.

Une cinquantaine de personnes présentes, pas plus, à mon étonnement. Mais, pourtant, j’ai pu voir à quel point la mémoire de District 6 reste vivante dans le cœur de ses anciens habitants. Les cris de joie, les approbations aux différents discours, montrent à quel point le souvenir reste présent.

Le sentiment de pouvoir assister à cette cérémonie, de pouvoir apprécier un peu plus à quel point l’héritage de l’Apartheid reste présent, était extraordinaire.

Rosie’s - the best kept secret in the village.

J'ai eu l'occasion de découvrir les soirées gays de Cape Town (souvent considérée comme la capitale gay de l'Afrique) avec mon colocataire Tobi. Et plus spécialement découvrir Rosie’s, un bar homo de Green Point (ou les filles sont peu nombreuses.)
Bar jeune, house sud africaine en fond, tout le monde se déhanche sur la piste. La clientèle semble être jeune et plutôt noire ; peu de blancs, ce qui amène à se demander si les homos blancs vont ailleurs ? Probablement.
Alors qu’est-ce que ça fait d’être une fille dans un bay gay, et une blanche ? Et bien pour une fois, personne ne vous regarde. Personne ne pourrait en avoir plus rien à foutre que tu sois la ou pas. Pas de mecs collants qui veulent danser (ça change !). Les regards veulent plutôt dire « qu’est-ce que tu fais là ? » ! Et vu les très bons danseurs présents, toi qui essaye de te déhancher de façon plutôt minable, et ben tu te sens encore plus « outsider ».

L'histoire d'Obi


Obi est le copain de mon colocataire Tobi (Tobi et Obi, oui ça nous fait tous rire dans la maison). Ils se sont rencontrés à Rosie’s évidemment.
Obi est sud-africain et il est Xhosa. Les Xhosas (à prononcer avec un click indescriptible) forment la majorité de la population noire dans le Western Cape, et également dans le Eastern Cape.
L’occasion de voir Obi est aussi celle de parler de la culture Xhosa et d’en apprendre plus.

Par exemple, les jeunes garçons de 15-18 ans doivent faire face au processus appelé « l’initiation », qui permet à un garçon de devenir un homme. La cérémonie de la circoncision prend place et ensuite, le groupe de garçons doit vivre pendant un mois dans la forêt ou la jungle. Sans rien ni personne. Ils doivent se débrouiller pour trouver à manger et pour faire face aux animaux (oui il y en a).
Obi est le copain de mon colocataire Tobi (Tobi et Obi, oui ça nous fait tous rire dans la maison). Ils se sont rencontrés à Rosie’s évidemment.
Obi est sud-africain et il est Xhosa. Les Xhosas (à prononcer avec un click indescriptible) forment la majorité de la population noire dans le Western Cape, et également dans le Eastern Cape.
L’occasion de voir Obi est aussi celle de parler de la culture Xhosa et d’en apprendre plus.

Par exemple, les jeunes garçons de 15-18 ans doivent faire face au processus appelé « l’initiation », qui permet à un garçon de devenir un homme. La cérémonie de la circoncision prend place et ensuite, le groupe de garçons doit vivre pendant un mois dans la forêt ou la jungle. Sans rien ni personne. Ils doivent se débrouiller pour trouver à manger et pour faire face aux animaux (oui il y en a).

Beaucoup de controverses ont eu lieu ces dernières années, face au nombre de morts dues à l’initiation. Selon Obi, les morts ne sont pas dues à l’initiation elle-même, mais à sa commercialisation. De plus en plus d’hommes ou de femmes assurent qu’ils peuvent faire l’invitation eux-mêmes et procèdent à la circoncision, dans des conditions non hygiéniques.

Obi nous assure que l’initiation a été un moyen de découvrir sa culture et ses traditions. En effet, avant cette initiation, il ne parlait même pas Xhosa.
Les enfants peuvent en effet aller dans deux types d’écoles différents : les anciennes écoles Bantu (ou le niveau d’éducation est inférieur) et les « model C » schools (ou le niveau est supérieur). Obi est donc allé dans une école modèle C, ou il ne parlait que l’anglais (et ou il était le seul garçon noir).

Autre point : comment on fait quand on est gay et Xhosa ?
Le père d’Obi est un chef traditionnel dans sa communauté et Obi, son successeur. Il n’a cependant aucune envie d’assumer ce rôle. A la question « est-ce que tes parents savent que tu es gay ? », la réponse est immédiate « bien sur que non. ». Il nous affirme que le seul moyen pour que les parents, la famille et la communauté acceptent le fait que tu es homosexuel, est si tu as bien réussi ta vie, que tu es établi, que tu as un boulot et de l’argent.
Autrement, cela ne sera jamais accepté.

« I will never ask my Zulu man to cook »

“Je ne demanderais jamais à mon homme Zulu de faire la cuisine.”
Etrange ? C’est pourtant bien la phrase que j’ai entendue lors d’un déjeuner avec des sud africaines. Déjeuner entre filles. La conversation tourne autour des hommes et des relations en général. Deux des filles présentes sont particulièrement attirées par les Zulu, symbole de virilité. Cela peut sembler cliché mais c’est pourtant bien ce qu’elles veulent.
Et au fur et à mesure de la conversation, l’une d’entre elles affirme que jamais elle ne demandera à son mec de faire la cuisine. Sous entendant que ce n’est pas son rôle et que cela serait une situation ridicule.
Idée bizarre à entendre, surtout deux jours avant la Journée de la femme.

dimanche 6 mars 2011

Young in Prison


Hier toute la journée était le training de Young in Prison, l'organisation avec laquelle je vais faire du volontariat deux fois par semaine les vendredis et samedis matins. Les volontaires vont soit dans la prison de Pollsmor, soit dans un centre de jeunes (centre de redressement) et animent des ateliers (workshops) soit d'alphabétisation, ou bien font des jeux (style monopoly, première fois que la plupart des jeunes jouent à ce type de jeu!), ou encore du sport (foot, boxing...). En même temps c'est une opportunité de parler de sujets comme les grossesses adolescentes, le "safe sex", le "anger management", le phénomène des gangs.... (la plupart des jeunes dans les centres ou la prison font partie d'un gang dans leur communauté d'origine).
Le training a donc duré toute la journée, ils nous ont appris des petits jeux (icebreakers) et on a fait des simulations de cours pour voir les problèmes auxquels on pouvait être confrontés.


Pour la prison de Pollsmor, il faut un permis avec son numéro d'identité etc. et il est bien spécifié que les filles doivent avoir les cheveux attachés, pas de maquillage, des vêtements larges..... Il faut établir des règles au tout début (comme par exemple pas de "gang language"(je me demande bien comment je vais reconnaitre le gang language mais bon... on verra!)


Donc vendredi je commence, les premières semaines, les nouveaux volontaires ne font qu'assister aux ateliers pour voir comment ça se passe. Et après ça commence!


J'ai hâte de commencer, mais il y a forcément un peu d'appréhension car gérer un groupe de jeunes prisonniers qui ne parlent pas très bien l'anglais risque d'être assez difficile.


Si vous voulez visiter leur site, Young in Prison sont présents en Colombie, au Malawi, et au Surinam. http://www.younginprison.nl/page=site.home?lang=gb